L’anesthésie

Suivant les recommandations de la Société Française d’Anesthésie et de Réanimation,
ce document est destiné à vous informer sur l’anesthésie, ses avantages et ses risques. Nous vous demandons de le lire attentivement, afin de pouvoir donner votre consentement à la procédure anesthésique qui vous sera proposée par le médecin anesthésiste-réanimateur.

Vous pourrez également poser des questions au médecin sur cette procédure.

Qu’est-ce que l’anesthésie ?

L’anesthésie est un ensemble de techniques qui permet la réalisation d’un acte chirurgical, obstétrical ou médical (endoscopie, radiologie, etc…) en supprimant ou en atténuant la douleur.

L’anesthésie générale est un état comparable au sommeil, produit par l’injection de médicaments, par voie intraveineuse et/ou par la respiration de vapeurs anesthésiques à l’aide d’un dispositif approprié.

Toute anesthésie générale réalisée pour un acte non urgent, nécessite une consultation (plusieurs jours à l’avance) et une visite pré-anesthésique (la veille ou quelques heures avant l’anesthésie selon les modalités d’hospitalisation). Comme l’anesthésie, elles sont effectuées par un médecin anesthésiste-réanimateur. Au cours de la consultation et de la visite, vous êtes invité(e) à poser les questions que vous jugerez utiles à votre information.

Le choix du type d’anesthésie sera déterminé en fonction de l’acte prévu, de votre état de santé et du résultat des examens complémentaires éventuellement prescrits.

Comment serez-vous surveillée(e) pendant l’anesthésie et à votre réveil ?

L’opération

Au bloc opératoire, vous êtes sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste-réanimateur (assisté par un(e) infirmier(e) diplômé(e) spécialisé(e) en anesthésie). Il est possible que ce dernier ne soit pas celui que vous avez vu en consultation pour des raisons de répartition des tâches au sein de l’équipe d’anesthésie-réanimation. Dans ce cas, il prend connaissance de votre dossier d’anesthésie où toutes les informations sont consignées.

L’anesthésie se déroule dans une salle équipée d’un matériel adéquat, adapté à votre cas et vérifié avant chaque utilisation. Tout ce qui est en contact avec votre corps est soit à usage unique, soit désinfecté ou stérilisé.

Le réveil

En fin d’intervention, vous serez conduit(e) en salle de réanimation pour y être surveillé(e) de manière continue pendant plusieurs jours (en moyenne 3 à 4 jours) avant de regagner votre chambre et de quitter l’établissement.

En réanimation, vous serez pris(e) en charge par un personnel infirmier qualifié sous la responsabilité d’un médecin réanimateur. Il a pour charge de prévenir et de traiter tout problème en rapport avec votre opération et votre anesthésie. Il adapte le traitement de la douleur post-opératoire. Enfin, il autorise votre retour dans votre chambre selon votre état de santé.

La période post-opératoire

Lors de votre retour en hospitalisation, vous serez pris(e) en charge par un(e) cardiologue conjointement avec votre chirurgien.

Quels sont les risques de l’anesthésie générale ?

Tout acte médical, même conduit avec compétence et dans le respect des données acquises de la science, comporte un risque. Les conditions actuelles de surveillance de l’anesthésie et de la période du réveil, permettent de dépister rapidement les anomalies et de les traiter. Les nausées et les vomissements au réveil sont devenus moins fréquents avec les nouvelles techniques et les nouveaux médicaments.

Les accidents liés au passage de vomissements dans les poumons sont très rares si les consignes de jeûne sont bien respectées, vous ne devez :NI BOIRE, NI MANGER, NI FUMER 6 HEURES AVANT L’OPÉRATION

L’introduction d’un tube dans la trachée (intubation) ou dans la gorge (masque laryngé) pour assurer la respiration pendant l’anesthésie peut provoquer des maux de gorge ou un enrouement passagers. Des traumatismes dentaires sont également possibles. C’est pourquoi il est important que vous signaliez tout appareil ou toute fragilité dentaire particulière. La pose d’une perfusion est nécessaire à l’injection intra-veineuse des drogues anesthésiques. Une rougeur douloureuse au niveau de la veine dans laquelle les produits ont été injectés peut s’observer. Elle disparaît en quelques jours. Une blessure de la veine lors de la ponction se traduit par un hématome bénin. La blessure d’un nerf ou d’une artère de voisinage est rare et le plus souvent sans gravité. Une perfusion extra-veineuse peut entraîner l’apparition d’un épanchement sous-cutané douloureux qui se résorbera en plusieurs jours.La ponction d’une veine profonde de gros calibre au niveau du cou ou du thorax et la mise en place dans cette veine d’un fin tuyau appelé « cathéter » peuvent s’avérer nécessaires pour perfuser des substances irritantes mal tolérées par les veines superficielles. La ponction est effectuée « à l’aveugle » à travers la peau et ne peut exclure le risque de blessure d’organes du voisinage pouvant être à l’origine :

  • D’un hématome (le plus souvent bénin) mais qui exceptionnellement peut nécessiter un geste d’hémostase chirurgical.
  • D’une blessure de la plèvre dans la région du cou ou de l’épaule n’entraînant que rarement la mise en place d’un drain aspirant, afin d’évacuer un épanchement aérien ou sanguin, responsable de troubles respiratoires.
  • De traumatismes nerveux du cou (nerf du diaphragme et des cordes vocales) avec pour conséquences des troubles respiratoires et un enrouement, des blessures des nerfs de l’épaule ou du bras avec des troubles moteurs ou de la sensibilité temporaires au niveau du membre supérieur concerné.
  • Malgré les mesures préventives, l’infection et la phlébite sont les complications les plus courantes survenant au cours de l’utilisation des cathéters. La phlébite est une inflammation de la veine, exposant au risque de thrombose veineuse et d’embolie pulmonaire (formation et migration de caillots vers le cœur et les poumons).
  • De la rupture d’une partie du cathéter et de sa migration dans la circulation sanguine imposant son retrait en radiologie interventionnelle.

La position prolongée sur la table d’opération peut entraîner des compressions, notamment de certains nerfs, ce qui peut provoquer un engourdissement ou exceptionnellement, la paralysie d’un bras ou d’une jambe. Dans la majorité des cas, les choses rentrent dans l’ordre en quelques jours ou quelques semaines. Des troubles passagers de la mémoire ou une baisse des facultés de concentration peuvent survenir dans les heures suivant l’anesthésie. Des complications imprévisibles comportant un risque vital comme une allergie grave, un arrêt cardiaque, une asphyxie, sont exceptionnelles. Quelques cas sont décrits, alors que des centaines de milliers d’anesthésies de ce type sont réalisées chaque année.

Qu’en est-il de la transfusion sanguine ?

Il existe une probabilité que vous soyez transfusé(e) pendant votre opération, vous recevrez donc une information spécifique sur les techniques et les risques transfusionnels.