Remplacement de la valve aortique par voie apicale

Les chirurgiens cardiaques de l’Hôpital Jacques Cartier ont participé à plusieurs protocoles de faisabilité pour valider la procédure de remplacement de la valve aortique par voie apicale. Cette technique n’est proposée qu’à des patients à très haut risque chirurgical et atteints de rétrécissement de la valve aortique. Plusieurs centaines de patients ont aujourd’hui bénéficié de cette nouvelle technique à l’Hôpital Privé Jacques Cartier.

Technique mini-invasive de remplacement de la valve aortique : la « voie apicale »

C’est le 25 Octobre 2005 que Les Docteur Jian YE, Anson CHEUNG et le Professeur Samuel V. LICHTENSTEIN, chirurgiens cardiaques, implantent la première valve aortique par la pointe du ventricule gauche dite voie apicale dans le service de Chirurgie Cardiaque de l’hôpital Saint-Paul de Vancouver au Canada.

Le remplacement de la valve aortique par voie apicale

Cette technique s’est depuis développée et les chirurgiens cardiaques de l’Hôpital Jacques Cartier ont participé à plusieurs protocoles de faisabilité pour valider cette procédure.

La valve implantée est « un stent valvé » qui va être implanté dans la valve native. Cette valve a été inventée et mise au point par le Pr Alain CRIBIER médecin cardiologue et chef de service au CHU de Rouen.

Cette technique n’est proposée qu’à certains patients

Compte tenu des excellents résultats du remplacement valvulaire par voie chirurgicale classique cette technique n’est proposée qu’à des patients récusés par les équipes chirurgicales car à très haut risque chirurgical défini selon des critères médicaux précis et objectifs.

Cette technique n’est proposée que pour des patients atteints de rétrécissement de la valve aortique. Néanmoins quelques rares cas d’insuffisance de la valve aortique ont aussi bénéficiés de cette procédure.

A l’Hopital Privé Jacques Cartier plusieurs centaines de patients ont aujourd’hui bénéficié de cette nouvelle technique qui reste néanmoins toujours en évaluation.

Les indications de cette nouvelle technique sont discutées, décidées et proposées collégialement avec nos collègues cardiologues médicaux et interventionnels ainsi qu’avec nos équipes d’anesthésistes et de réanimateurs et cela à l’issue d’un bilan médical complet. Bien évidemment les patients comme leur famille participent à cette discussion et à la décision finale.

Principe de la technique :

Il s’agit d’une procédure radio-chirurgicale. Elle est effectuée sous anesthésie générale.

Le premier temps consiste à pratiquer une mini-thoracotomie antérieure de quelques centimètres. Cette courte incision permet d’atteindre la pointe du ventricule gauche (l’apex) d’où le nom de voie apicale.

C’est par la pointe du ventricule gauche que le chirurgien procède à une première ponction pour monter un guide dans l’aorte ascendante puis dans la crosse aortique et l’aorte descendante, sous contrôle radiologique.

Un premier cathéter est placé dans le ventricule et va permettre d’effectuer la dilatation de la valve aortique (valvuloplastie aortique) et « d’ouvrir » le rétrécissement.

Ce premier cathéter est remplacé par un deuxième de plus fort calibre. La valve biologique fixée dans un « ressort » repliée sur elle-même, est montée sur un ballon dégonflé. Sous contrôle radiologique et échographique on contrôle le bon positionnement de cette prothèse « repliée ». Une fois en bonne place, le ballon est gonflé, permettant le déploiement et l’impaction de la valve dans l’orifice aortique.

On contrôle le résultat par échographie et radiologie. Le plus souvent on obtient une surface de l’orifice valvulaire qui se rapproche de la normale. Des fuites minimes à modérées sont habituelles au pourtour de la prothèse.

Des complications graves sont toujours possibles. C’est pourquoi ces nouvelles techniques sont toujours en évaluation, même si les dernières études montrent des résultats très satisfaisants en terme de faisabilité et de rapport bénéfice/risque.